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Muay thaï ou boxe thaï : tout savoir sur l’art des huit membres

par Pierre To
11 minutes à lire
Muay thaï ou boxe thaï : tout savoir sur l'art des huit membres

Pour tout savoir sur le Muay thaï, la Boxe Thaïlandaise, un art martial national en Thaïlande, réputé comme étant l’un des sports de combat les plus efficaces.

Présentation du Muay thaï

La boxe thaïlandaise, ou muay thaï, est un sport de combat créé à la base pour les militaires thaïlandais au XVIe siècle.

Le Muay Thaï est aussi appelé «l’Art des Huit Membres» ou la «Science des huit membres», car il utilise des coups de poing, des coups de pied, des coudes et des coups de genou, utilisant ainsi huit «points de contact».

Voir : Les techniques du Muay Thaï avec illustrations

Un pratiquant de Muay Thaï est connu comme un nak muay.

Les pratiquants occidentaux sont parfois appelés Nak Muay Farang, ce qui signifie «boxeur étranger» (voir la signification de farang dans Langue thaïe, le vocabulaire minimum à connaître lors du premier voyage).

Combat de Muay thai

Cet art martial est classé en Occident parmi les boxes pieds-poings (BPP).

Les combats se déroulent en cinq rounds de trois minutes.

Voir : Les règles de la boxe thaï (Muay Thaï)

Ils sont précédés par le Wai Kru, salut à l’entraîneur et la Ram Muay, une danse rituelle.

Voir : La Ram Muay, danse rituelle d’avant les combats de Muay Thaï

Et : Musique de boxe thaï

Le muay thaï trouve son origine dans des pratiques martiales ancestrales, comme le muay boran (boxe traditionnelle) et le krabi krabong (pratique avec les armes).

Le Muay thaï de haut niveau nécessite :

  • De bonnes capacités cérébrales, (vision de jeu, prise de décision adéquate et rapide, intelligence de jeu…),
  • Des capacités mentales indispensables, comme la détermination, la volonté et le courage.
  • De fortes habiletés techniques avec comme support des aptitudes physiques telles que la souplesse musculaire, la vitesse et la capacité de réaction à un signal (réflexes) ; et de surcroît, pour le combat au K.O-system,
  • La puissance musculaire.

Le Muay thaï est un sport très populaire de par son efficacité, il surpasse un grand nombre d’autres sports de combat quand des compétitions sont organisés (comme avec des combattants pratiquant le Karaté, Kung Fu, Boxe anglaise…).

Parmi les autres boxes du Sud-est asiatique (boxe birmane, boxe khmère, boxe laotienne, boxe vietnamienne), elle est la plus populaire des cinq disciplines.

Comme ses cousines elle a la réputation d’être une pratique violente, mais au contraire les pratiquants estiment que toute technique peut faire l’objet de contrôle.

Roger Paschy, un des pionniers de ce sport en France en parle ainsi :

« La boxe thaï ne peut être un sport que les gens qualifient à tort et à travers de sport de voyou.

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Il nécessite beaucoup de volonté et d’assiduité.

Mais, comme dans toute activité sportive, le professeur a un rôle fondamental dans la formation de l’élève.

L’état d’esprit de l’enseignant aura une influence considérable sur le disciple. »

Histoire du Muay thaï

La genèse, l’histoire ancienne et l’image du muay thaï sont présentées d’une manière standardisée dans une abondante littérature en Thaïlande.

Les données historiques les plus anciennes, qui attesteraient de pratiques de boxe avant le XIXe siècle, sont inspirées principalement par les chroniques royales, plusieurs fois réécrites (notamment sous Rama Ier), après les destructions du XVIIIe siècle (chute d’Ayutthaya en 1767).

Il est donc difficile de confirmer l’historicité des légendes et de la genèse du muay thai.

De même, il ne faut pas ignorer la forte teneur idéologique, notamment nationaliste, qui préside en Thaïlande à la présentation des origines de la boxe thaïlandaise (et du muay-boran), son histoire ancienne, et son image contemporaine.

Le combat des fils du roi Sen Muang Ma

Selon la tradition, en 1411, à la mort du roi Sen Muang Ma, ses deux fils, Ki et Fang, voulurent s’emparer du pouvoir.

Comme leurs armées respectives n’arrivaient pas à se départager sur un champ de bataille, ils décidèrent de régler leur conflit par un duel.

Chaque camp choisit son meilleur boxeur. L’homme de Fang fut battu et Ki monta sur le trône.

La technique de combat de son guerrier (boxeur) fit école.

La popularité du Muay Thaï

Au XVIe siècle, la boxe thaïlandaise faisait partie de l’entraînement militaire. Le roi Naresuan le grand (r. 1590-1605) aurait encouragé sa pratique à ce titre.

Il atteignit sa plus grande popularité au début du XVIIIe siècle, sous le règne de Pra Chao Sua, « le Roi Tigre ».

C’était le passe-temps favori de la population ; chaque village organisait des combats régulièrement.

Le roi, qui était un boxeur de première force s’amusait à défier les champions locaux !

Les premiers équipements des boxeurs

À l’époque, les combattants protégeaient leurs poings en se bandant les mains avec du crin de cheval.

Plus tard, le crin fut remplacé par des bandes de coton maintenues avec de la glu.

On se servait de coquillages ou d’écorces d’arbres, comme coquille !

Parfois, avec l’accord des deux boxeurs, des morceaux de verre pouvaient être amalgamés dans la glu des bandages.

À cette époque, les combats se déroulaient sans catégories de poids ni de limite de temps (combat dit « au finish).

La légende de Naï Khanom Tom

Selon une légende, Naï Khanom Tom, soldat et boxeur capturé par les Birmans en 1767, fut opposé à dix champions birmans qu’il mit K.O..

Il est devenu un héros national, auquel les Thaïlandais rendent hommage chaque année à l’occasion de la « Nuit des boxeurs ».

De nouvelles règles pour rendre le Muay Thaï moins dangereux

Considérée comme dangereuse, voire mortelle, la boxe thaïlandaise fut interdite en 1921.

Puis, vers 1930, elle réapparut en adoptant les règles de compétition et les techniques de poings de la boxe anglaise (gants de boxe, ring, reprises, interdiction des coups de tête, etc.).

Les différents styles de Muay thaï

Ram-muay, danse traditionnelle avant un combat de Muay Thaï

Ram-muay, danse traditionnelle avant un combat de Muay Thaï

Le muay-thaï est un descendant du muay-boran, pratique martiale possédant plusieurs styles régionaux, et de certaines pratiques martiales traditionnelles (dont quelques-unes sont inspirées du comportement animal).

Parmi les styles les plus connus, on trouve :

le muay-chaiya ou « muay-giow » (style du Sud), ce style du XIXe siècle met l’accent sur la vivacité d’esprit afin de trouver des stratégies efficaces.

La posture est anguleuse, la défense est privilégiée et les techniques de coude et genou sont particulièrement marquées.

On utilise des techniques issues des animaux (notamment le tigre).

le « muay-korat » (Est et Nord-est), privilégie un travail en force, telles les techniques de buffle.

le « muay-lopburi » (région centrale), l’accent est mis sur une gestuelle intelligente (travail sur les variations de trajectoire et les feintes d’arme).

le « muay-thasao » (Nord), les techniques consistent à prendre de vitesse l’opposant

Et les styles thématiques telles les techniques du singe blanc (dit d’Hanuman).

Une formule résume les principaux styles du muay-boran :

« Le poing puissant du Korat, l’esprit du Lopburi, la posture du Chaiya et la vitesse du Thasao. ».

Ces pratiques non-compétitives de l’art de combat thaïlandais sont regroupées (en Thaïlande) dans le vocable « mae-mai muay-thaï ».

Le Mongkhon et Pra Jiad

Nak muay thai et son entraineur

Le Mongkhon, (serre-tête) et le Pra Jiad (brassards) sont souvent portés sur le ring avant le début du match.

Ils remontent à l’époque où la Thaïlande était dans un état de guerre constant, où les jeunes hommes arrachaient des vêtements d’un être cher (souvent le sarong de leur mère) et le portaient pour se battre pour la bonne chance et pour éloigner les mauvais esprits.

Dans les temps modernes, le Mongkol (littéralement signifiant esprit sain, chance et protection) est porté comme un hommage à la salle de gym du combattant.

Le Mongkol est traditionnellement présenté par un entraîneur au combattant une fois qu’il sent que le combattant est prêt à représenter le nom du gymnase sur un ring.

Quand le combattant a terminé le Wai Kru (salut au professeur), l’entraîneur retire le Mongkol de sa tête et le place sur leur coin du ring pour avoir de la chance.

Que le combattant soit bouddhiste ou pas, il est courant pour eux d’amener le Mongkol à un moine bouddhiste qui le bénit avant de monter sur le ring.

Le Muay Thaï en Thaïlande

Sport national et véritable industrie, le muay thaï fait vivre environ 200 000 personnes, boxeurs, entraîneurs, commerçants, etc.

Cette gigantesque affaire commerciale est gérée par deux organisations composées de promoteurs, qui organisent des combats tous les jours.

Le nombre de pratiquants est évalué à 100 000 et chaque semaine des centaines de combats ont lieu à travers le pays.

De nombreux petits clubs d’entraînement (appelés « camps ») parsèment le pays et accueillent les jeunes à partir de sept ans.

Les combats importants sont régulièrement retransmis tous les samedis et dimanches par les chaînes de télévision régionales et nationales.

Les deux stades de boxe thaïlandaise les plus connus se trouvent à Bangkok : ce sont le stade de boxe du Lumpinee et celui du Rajadamnoen.

Connus dans le monde entier, ils sont considérés comme les stades de références en muay-thaï.

Le stade de Lumpinee a été déplacé en 2014 dans le nord de Bangkok à Lat Phrao.

Le stade Rajadamnoen, plus prestigieux et ancien, se trouve sur Rajadamnoen Nok Road, en face du quartier général de l’armée royale thaïlandaise, qui le gère.

Le stade Rajadamnoen

Internationalisation de la boxe thaïlandaise

Le développement du tourisme en Thaïlande a fait découvrir le muay thaï aux autres nations.

Il s’est d’abord répandu aux Pays-Bas puis est venu très vite concurrencer en France le full-contact (boxe américaine) et le kick-boxing américain (low-kick), cela dans sa version « garantie d’origine » et dans sa version japonaise, le kick-boxing japonais (ou K-1).

En 1966, l’adepte du karaté kyokushinkai Kenji Kurosaki défia un boxeur thaïlandais et fut battu par K.O. au premier round.

Après ce combat, il séjourna en Thaïlande plusieurs mois, pour étudier le muay thaï, qu’il introduisit ensuite au Japon sous le nom de kick-boxing.

Vidéo d’un combat de Muay thaï

Une vidéo du combat entre deux légendes du Muay thaï, Nokweed Davy et Jerome Le Banner.

Documentaire sur les secrets de la boxe thaï

Des journalistes français se sont immergés au cœur d’une authentique école de Muay Thaï !

Un reportage surprenant qui présente aussi toutes les techniques de combat ainsi qu’un historique complet de cet art guerrier presque millénaire.

 

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Photos: Combat de Muay thaï : C_Scott ; combat de muay thai : tacofleur ; Combattants exécutant le wai-khru : WMF Japan ; Rajadamnern Stadium : kwankwan ; Source : wikipedia.org/

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