La prostitution en Thaïlande est un sujet complexe, il n’y a pas que des filles innocentes victimes de pervers, il y a aussi un contexte culturel, des histoires d’amour, des clients victimes.
Quand on parle de la Thaïlande plusieurs images nous viennent en tête, les paysages magnifiques, les plages, les sourires, la nourriture, le Muay Thaï et les massages, qu’ils soient traditionnels ou intimes…
Mais il y a une facette que les thaïlandais aimeraient cacher et que les médias étrangers aiment mettre en avant, c’est la prostitution.
Menu
Avant propos
Depuis 1960, la prostitution est « officiellement » illégale en Thaïlande et cela fait sourire ceux qui connaissent le pays.
Une étude réalisée en 2015 a estimé que le marché du sexe en Thaïlande rapportait 6,4 milliards de dollars par an, soit une part importante du PIB national.
Les reportages télés sur la prostitution en Thaïlande nous montrent souvent le côté glauque, le client coupable et la pauvre victime, mais ce n’est pas aussi simple que cela, car il y a différents types de prostitution et il faut aussi définir ce que l’on entend par prostitution.
Il y a un type de prostitution contre lequel on doit lutter en priorité, c’est l’esclavage sexuel, les filles parfois très jeunes et obligées de se prostituer.
Souvent, elles sont vendues par leurs familles endettées à des réseaux mafieux dans lesquels elles subissent des violences.
C’est ce type de prostitution que la Thaïlande doit éradiquer en premier et c’est à la police de faire ce travail, mais il faut savoir que ces réseaux de prostitution ne sont pas tenus que par des mafieux, malheureusement des politiciens, policiers et militaires véreux en sont parfois responsables et donc ces réseaux bénéficient de protections haut placées.
C’est malheureusement la même chose en Europe, on l’a vu avec l’affaire Dutroux, DSK ou Epstein.
Mais en Thaïlande, il y a aussi des femmes et des hommes qui se prostituent librement pour se faire de l’argent facile ou qui préfèrent vendre leur corps pour un temps et gagner plein d’argent rapidement plutôt que de travailler durement pour un salaire de misère.
Une amie laotienne qui s’était prostitué en Thaïlande pendant des années m’a dit fièrement que toutes les femmes de son âge (35 ans) faisaient 10 ans de plus qu’elle, en raison du dur travail dans les rizières.
Et souvent, les conditions des femmes qui se prostituent choquent plus que les conditions des femmes qui exercent parfois des métiers extrêmement difficiles et mal payés.
Il y a aussi parmi les prostituées, des femmes célibataires qui cherchent un petit ami ou un bon mari capable de subvenir aux besoins de sa famille.
Des femmes qui veulent être indépendantes, construire leurs maisons, monter leurs affaires.
Des femmes qui ont subies ou connaissent le sort d’autres femmes, abandonnées par leurs maris après un certain âge et qui préparent leur retraite.
Dans la plupart des cas, le problème principal, c’est la pauvreté, alors les gouvernements qui veulent vraiment en finir avec la prostitution doivent d’abord lutter pour qu’il y ait une bonne répartition des richesses, ce qui n’est malheureusement pas le cas en Thaïlande et dans de nombreux autres pays.
Le même phénomène arrive aussi aujourd’hui en France, où la dégradation du niveau de vie général fait qu’il y a de plus en plus de prostitution, notamment des étudiantes qui choisissent cette solution pour payer leurs études.
Le contexte historique de la prostitution en Thaïlande
L’exploitation des femmes et la servitude sexuelle forcée existent depuis longtemps au pays du sourire.
L’esclavage et la prostitution
Au cours de la période d’Ayutthaya – de 1351 à 1767 -, les femmes étaient considérées comme des concubines, des butins de guerre remis aux hommes en récompense de leurs efforts sur le champ de bataille.
Elles étaient esclaves et devaient donc suivre les ordres de leurs maîtres ou être punis.
Il en fut ainsi pendant des centaines d’années, jusqu’en 1895, quand le roi Rama V, cherchant une approche plus occidentale de la politique, abolit l’esclavage.
Malheureusement, ce n’était pas la fin de leurs souffrances.
L’abolition de l’esclavage a donné la liberté, mais des personnes se sont retrouvées sans terre, sans propriété ni argent pour subvenir aux besoins d’une famille ce qui ne laissait pas d’autres choix pour certaines femmes que de se tourner vers la prostitution.
Les bordels ont commencé à se développer et à s’étendre sur toute la Thaïlande.
Mais le commerce du sexe thaïlandais a dû rivaliser avec l’arrivé des migrants chinois qui ont été soutenus par le boom de l’exportation du riz de la Thaïlande du milieu du XIXe siècle.
La guerre et les prostituées
La Thaïlande a été occupée par les forces japonaises pendant la Seconde Guerre mondiale et ils ont utilisé des femmes thaïlandaises comme prostituées tout au long de leur occupation.
La guerre au Vietnam a vu l’arrivée des riches soldats américains et les prostituées ont afflué dans des régions telles que Patpong à Bangkok et la ville côtière de Pattaya, deux régions qui restent encore aujourd’hui des points chauds de la prostitution.
Le capitalisme et le marché du sexe
Ensuite, la Thaïlande est passée d’une économie de subsistance à une économie capitaliste et les villageois avaient besoin d’argent pour acheter des biens.
De nombreux villageois pauvres ont émigré dans les grandes villes pour se faire de l’argent et retourner ensuite dans leurs villages.
C’est une tendance qui existe encore aujourd’hui, les familles pauvres envoient des membres dans les villes pour trouver du travail ou se prostituer afin de subvenir aux besoins de ceux rester au village.
L’arrivée du tourisme sexuel
À la fin du XXe siècle, la Thaïlande est devenue une destination touristique très prisée.
Cet afflux d’étrangers riches (pour les thaïlandais) a entraîné l’essor du tourisme sexuel.
Les premiers touristes ont trouvé un paradis où même les faibles budgets pouvaient vivre comme des rois et étaient convoités par les jolies thaïlandaises.
On estime qu’aujourd’hui, plus de 4 millions de touristes se rendent en Thaïlande pour la seule industrie du sexe.
Les différents lieux de prostitution en Thaïlande
Les bordels pour les thaïs
Dans tous les quartiers des grandes villes il y a des bordels glauques, pas chers, destinés aux thaïlandais.
Les karaokés
Il y a des karaokés où les filles se prostituent, mais dans la plupart des karaokés il y a des accompagnatrices qui pourraient être considérées comme des prostituées par certains, mais qui n’en sont pas vraiment.
Le karaoké est une institution en Thaïlande, les thaïlandais aiment s’y retrouver entres amis ou en famille pour aller chanter.
Et dans les karaokés, il y a des serveuses – accompagnatrices, chargées de servir les boissons et de distraire les clients.
Certaines ne font que travailler sans chercher autre chose, jouent le rôle de serveuse et accompagnatrice.
Nombre d’entre elles cherchent à distraire ou à séduire les clients dans le but d’avoir un gros pourboire.
Il y a des filles qui s’y prostituent, d’autres ne couchent qu’avec les personnes qui auront réussi à les séduire, parfois après de nombreuses visites.
En Occident, un grand nombre de rencontres amoureuses se font sur les lieux de fête, Bar ou discothèque, ou sur les sites de rencontres.
En Thaïlande, de nombreuses femmes n’ont pas les moyens de sortir de leur petit village pour faire des rencontres, ou ne savent pas se servir d’un ordinateur, alors la solution, c’est d’aller travailler dans un karaoké.
C’est un moyen de rencontrer beaucoup de monde tout en gagnant de l’argent.
Celles qui cherchent à se mettre ou à se remettre en couple ne sortent qu’avec les personnes qui leur plaisent jusqu’à tomber sur le bon.
On y trouve des jeunes femmes cherchant des amants (kik) pour se faire entretenir, des femmes à la recherche d’un petit ami ou Mari et des plus âgées divorcées à la recherche d’un nouveau compagnon.
Les rues ou quartiers chauds pour les touristes
Dans pratiquement toutes les villes touristiques il y a des quartiers ou des rues dédiés à la prostitution pour les touristes.
Là, vous trouverez des gogos bar, des salons de massage, des shows sexuels, mais en général, dans les bars et restaurants, il n’y a pas que des clients venus pour le sexe.
De nombreux touristes y vont aussi pour faire la fête, écouter la musique et manger des plats occidentaux.
Et dans ces endroits, il y a aussi des femmes, comme dans les karaokés, qui cherchent un petit ami ou mari.
Certaines ont eu des expériences amoureuses négatives avec des thaïlandais et cherchent une relation plus sérieuse avec un « farang ».
Les salons de massage
Partout dans le pays, il y a des salons de massage et une partie de ces salons offrent des prestations sexuelles.
Certains proposent clairement une relation sexuelle comme dans les salons de massage dit savonneux (Soapy massage).
Mais même dans les autres salons, avec « massage traditionnel thaïlandais » affiché à l’entrée, il se peut que la masseuse vous propose une relation sexuelle.
Un certain nombre de masseuses proposent un massage des parties intimes contre un supplément à la fin, ce qui peut même être fait aussi à l’insu des propriétaires du salon.
Les réseaux sociaux
Il y a un nouveau type de prostitution qui se pratique via les réseaux sociaux et applications mobiles, ce sont souvent des étudiantes qui se prostituent occasionnellement et pour des tarifs élevés.
Les différentes raisons qui poussent à la prostitution

Prostituées devant un gogo bar à Pattaya
Les femmes en recherche de mari
Comme dit plus haut, il y a des femmes qui cherchent un petit ami ou mari étranger et qui ne sortent qu’avec les personnes qu’elles apprécient.
Même si les premières relations intimes seront faites après un échange d’argent, elles ne peuvent pas être vraiment classées comme prostituées.
Les femmes qui payent une dette
Certaines prostituées sont là contre leur grès, elles se sacrifient pour payer une dette, rembourser les frais d’hôpitaux d’un proche après un accident ou un emprunt.
De nombreuses femmes sont là parce qu’elles sont tombées enceinte et ont été abandonnées par le père de l’enfant.
Alors pour assurer l’avenir de leur progéniture, elles confient les enfants aux parents et vont se prostituer.
Les femmes qui veulent devenir riches rapidement
Pour une femme thaïlandaise sans éducation et venant d’une famille pauvre, la prostitution est un moyen de gagner sa vie rapidement.
Certaines femmes se prostituent librement, juste pour s’acheter une nouvelle moto ou le portable à la mode.
Les femmes à la peau noire
En Thaïlande une femme au physique peu attirant, mais à la peau blanche est considérée comme plus attrayante pour les hommes thaïlandais qu »une femme au physique très attirant, mais à la peau noire.
Ainsi, certains disent que des femmes à la peau noire vont dans les lieux de prostitution pour étrangers pour trouver un bon mari qui sera les apprécier à leur juste valeur.
Je ne sais pas ce qu’il en est vraiment, mais j’ai souvent entendu les thaïlandais dire que les farangs (étrangers) aimaient les femmes à la peau noire.
J’ai souvent eu à expliquer à des amis thaïlandais qui me posaient la question le fait que les étrangers ne regardaient pas la couleur de peau, mais l’aspect général de la femme.
Les hommes hétéros ou gays (ladyboys ou katoys)
Beaucoup de jeunes hommes, gays ou hétéros, se prostituent en Thaïlande.
Comme les jeunes femmes, ils viennent généralement des zones rurales les plus pauvres du pays.
Ce marché, qui était jusqu’à présent exclusivement réservé aux clients gays, est de plus en plus populaire auprès des femmes étrangères.
La drogue et la prostitution en Thaïlande
Une grande partie des prostituées prennent des drogues pour pouvoir supporter leurs conditions de travail.
Il n’est pas évident pour une jeune fille de la campagne, bien éduquée ou non, de se trémousser à moitié nue à la vue de tous dans un gogo bar ou de coucher avec des inconnus parfois beaucoup plus âgés.
Il y a différentes sortes de drogues qui peuvent les aider à dépasser leurs peurs et leurs pudeurs, la plus utilisées étant le yabaa.
Le yabaa est une métamphétamine à base d’éphédrine très populaire dans le pays.
Voir : Vies détruites, prisons surpeuplées : le coût caché du ya ba, la méthamphétamine en Thaïlande
Elle est consommée par toutes les couches de la société, des prostituées aux hommes politiques, même certains professeurs, pour tenir le rythme de leurs trop nombreux élèves sous yabaa, se sont mis à en utiliser !
Cette drogue permet aussi aux prostituées de rester maigre ou de maigrir pour celles qui arrivent avec un surpoids, ce qui les gardes attrayantes pour les clients.
Mais c’est un véritable poison qui peut les rendre folles ou agressives, un grand nombre de crimes en Thaïlande, sont commis par des personnes sous l’emprise du yabaa.
Histoire d’une travailleuse du sexe à Bangkok
Kate McGeown de la BBC a écrit :
«Bangkok est une destination notoire pour le tourisme sexuel. Mais la vie de nombreux travailleurs du sexe de la ville est pleine de dangers, de maladies et du besoin urgent d’envoyer de l’argent à la maison.
Pim, qui a récemment quitté son emploi dans un go-go bar, a une histoire typique.
« J’ai grandi à la campagne à Phetchabun, dans le nord de la Thaïlande.
Mes parents étaient agriculteurs et je les aidais dans les champs.
Nous étions pauvres, mais nous avions toujours de quoi nous débrouiller.
Quand j’avais environ 15 ans, ma famille s’est effondrée.
Mon père buvait toujours beaucoup, mais ça devenait de pire en pire, et il a commencé à devenir violent.
Alors ma mère, ma sœur et moi avons déménagé.
Je voulais étudier pour devenir infirmière, mais quand mes parents se sont séparés, j’ai dû quitter l’école et travailler pour les agriculteurs locaux.
Je n’aimais pas beaucoup ça et ça ne payait que 100 bahts (3 euros) par jour.
À peu près à ce moment-là, une bonne amie a déménagé à Bangkok et lorsqu’elle est revenue rendre visite, elle m’a dit qu’elle gagnait beaucoup d’argent là-bas en tant que serveuse.
Il y avait des ragots dans le village selon lesquels elle faisait autre chose que la serveuse, car elle envoyait 10 000 bahts (300 $) à la maison par mois, mais elle le niait toujours.
Elle m’a demandé de l’accompagner, mais à l’époque, j’avais encore 16 ans et j’avais trop peur.
Quelques années plus tard, cependant – lorsque j’avais donné naissance à ma fille et que mon mari et moi, nous étions séparés – j’ai changé d’avis.
J’ai laissé le bébé à Phetchabun avec ma mère et je lui ai dit que je devais gagner de l’argent à Bangkok.
Mais je ne lui ai pas dit ce que je faisais – je ne l’ai toujours pas fait.
Elle aurait tellement honte.
Lorsque mon amie m’a emmené dans un bar du Nana Plaza pour la première fois, j’ai été vraiment choqué.
Je n’avais jamais été dans un endroit pareil auparavant, et au début, je ne savais même pas ce que faisaient les danseuses.
Quand j’ai finalement réalisé, je ne pouvais pas le supporter et je suis sorti du bar.
Je n’arrêtais pas de penser « Puis-je vraiment faire ça ? »
Au début, j’ai décidé de travailler là-bas juste pour servir des boissons, mais les danseurs gagnaient beaucoup plus d’argent, et j’ai finalement accepté de le faire aussi.
Pendant le premier mois, les propriétaires de bar permettent aux filles de toucher leur plein salaire même si elles travaillent simplement comme danseuses.
Mais après cela, vous devez respecter un quota d’au moins 10 clients par mois, sinon votre salaire sera réduit.
Mon premier client était un occidental d’une trentaine d’années.
C’était effrayant et je n’aimais vraiment pas ça, mais je n’arrêtais pas de penser à l’argent.
Je ne pouvais pas attendre qu’il parte, et quand il l’a fait, j’ai pris une douche pendant très longtemps.
J’ai commencé à pleurer et j’ai pensé à ce que mes parents penseraient s’ils savaient ce que je faisais.
Aucun de mes clients ne m’a jamais interrogé sur ma vie ; ils s’en fichaient.
Il y a eu une fois où un gars m’a demandé si j’allais bien, mais je ne savais pas quoi dire, alors j’ai simplement détourné le regard.
Pendant que je travaillais dans les bars, j’étais souvent préoccupé par la maladie, mais aussi par la sécurité.
Certaines filles gagnaient plus en sortant des bars avec les hommes, mais j’utilisais toujours une chambre à l’étage, car j’avais trop peur des risques encourus.
Mon ami est allé une fois avec un gars dans sa chambre d’hôtel et y a trouvé beaucoup d’autres hommes.
Elle ne m’a pas dit ce qui s’était passé, mais elle a tremblé longtemps après son retour.
J’ai aussi eu moi-même des expériences effrayantes.
Une fois, un Japonais m’a suivi jusqu’à la maison à la fin de la nuit, et il a continué à me crier dessus.
Malgré ces problèmes, de nouvelles filles arrivent souvent.
De nombreux clients préfèrent les enfants ou les jeunes filles, et les propriétaires de bars nous ont toujours encouragés à recruter des adolescents dans nos villages d’origine.
Même si je m’y suis habitué à certains égards, j’ai toujours détesté travailler dans les bars.
Je me suis fait de bons amis, mais la vie que je menais n’avait rien de bon.
Je me sentais bien d’envoyer de l’argent chez moi, mais je ne me sentais pas bien dans ma peau.
Après, j’ai été pénalisé, car je n’obtenais pas assez de clients.
C’est à ce moment qu’un de mes amis m’a parlé de Nightlight (un organisme de bienfaisance chrétien offrant de la formation et de l’emploi à d’anciennes professionnelles du sexe, par le biais d’une entreprise de fabrication de bijoux).
Depuis que j’ai commencé à travailler là-bas, ma vie est tellement meilleure.
Je ne gagne pas autant que dans les bars, mais ça vaut le coup, et les gens ici m’écoutent et prennent soin de moi.
J’ai maintenant l’opportunité de regarder vers l’avenir dans la vie.
Je veux terminer mes études et étudier la comptabilité, donc je pourrai payer pour que ma fille ait une bonne vie. »
Source: Kate McGeown, BBC News, 22 février 2007
Le quotidien des filles de bar ou bar Girls
Les filles de bar peuvent jouer le rôle d’hôtesses et servir les boissons ou peuvent avoir des relations sexuelles avec des clients.
Une fille de bar typique travaille dix heures par jour, sept jours par semaine de 15 h 00 à 1 h 00 du matin.
Elle gagne un pourcentage du coût de chaque boisson achetée par ses clients.
Ce qu’elle gagne ensuite, c’est entre elle et le client.
De nombreuses filles de bar commencent leur quart de travail en priant à la maison des esprits du bar.
« La majorité des femmes travaillant dans l’industrie du tourisme sexuel viennent de la région de Thaïlande connue sous le nom d’Isaan.
C’est le nord-est de la Thaïlande et le cœur agricole du pays.
C’est la région la plus grande et la plus pauvre de Thaïlande où le salaire mensuel peut être aussi peu que 3 000 bahts (environ 90 euros).
C’est aussi la région où les traditions sont les plus fortes.
Les liens familiaux sont importants dans toute la Thaïlande, mais en Isaan, les parents enseignent dès le plus jeune âge à leurs enfants qu’il est de leur devoir avant tout de prendre soin de la famille, et surtout de subvenir aux besoins des parents dans leur vieillesse.
Les femmes viennent généralement de communautés agricoles pauvres.
Beaucoup d’entre elles ont quitté l’école tôt.
Lorsque les familles pauvres d’Isaan n’ont pas assez d’argent pour envoyer tous leurs enfants à l’école, elles donnent la priorité à l’éducation de leurs garçons tout en envoyant les filles travailler.
Les filles peuvent avoir commencé à travailler dans des fermes ou dans des usines dès l’âge de onze ans.
Il est communément admis que les filles travaillant dans l’industrie du sexe en Thaïlande commencent à un jeune âge.
Un pourcentage important des filles à Phuket sont à la fin de leur adolescence ou au début de la vingtaine.
Cependant, une raison courante est que la fille a eu une relation avec un jeune Thaïlandais dans son village.
Ils ont eu des enfants ensemble, puis la relation s’est rompue.
Alors la jeune fille se retrouve à répondre aux exigences de soutenir ses enfants et ses parents.
Le fardeau financier étant trop lourd à porter, elle laisse ses enfants à ses parents et suit la piste usée jusqu’à Bangkok, Pattaya ou Phuket.
Tout le monde dans le village des filles sait comment les jeunes femmes gagnent beaucoup d’argent dans les villes touristiques.
La famille prétendra que la jeune femme est allée travailler dans un hôtel ou un restaurant et de cette façon, elle gardera la face dans le village.
En attendant, la jeune femme trouvera son chemin dans l’industrie du sexe où, si elle est suffisamment attrayante, elle peut gagner 1 000 bahts par nuit juste en pourboire ou plus par rapport aux 3 000 bahts par mois qu’elle gagnerait en travaillant dans une ferme en Isaan.
Tant qu’elle renverra suffisamment d’argent pour subvenir aux besoins de sa famille, elle sera considérée comme une bonne fille faisant son devoir.
Si elle se débrouille bien, après quelques années dans l’industrie, elle économisera suffisamment d’argent pour retourner au village et élever ses enfants.
Certaines femmes trouvent des maris étrangers et atteignent un niveau de sécurité financière dont elles n’auraient pas pu rêver en Isaan.
L’autre côté de la médaille est que de nombreuses femmes ne sortent jamais de l’industrie du sexe.
Elles ne gagnent pas assez d’argent ou perdent tout ce qu’elles gagnent à cause de la drogue, du jeu ou de petits amis thaïlandais.
Car il y a aussi des hommes thaïlandais dont la spécialité est de séduire les prostitués afin de vivre ensuite à leur dépens.
Certaines femmes souffriront de problèmes de santé tels que les maladies vénériennes, la toxicomanie, les troubles mentaux, et même des problèmes d’audition en raison d’une exposition constante à la musique forte.
Bien sûr, ce ne sont que des généralités.
Chaque fille a sa propre histoire, pour certaines, l’industrie du sexe est leur chute et pour d’autres leur salut. »
Source : Know Phuket
Les dangers de la prostitution pour les clients en Thaïlande
Comme dit plus haut, tous les clients de gogos bar ne viennent pas pour avoir une relation sexuelle avec une prostituée, mais il arrive que certains venus juste boire un verre tombent amoureux.
C’est d’ailleurs ce genre d’histoire qui est racontée dans le film Lady Bar.
Chaque année de nombreux touristes sont victimes de vols et ou sont drogués dans des bars à fille de Thaïlande.
Il y a aussi de nombreux clients tombés amoureux d’une fille et qui en viennent à dépenser tout leur argent, manipulé par des femmes qui connaissent bien la mentalité des occidentaux.
En fait, il faut savoir que même les jeunes femmes sans expérience bénéficient du soutien de femmes plus âgées et expérimentées qui leur expliquent les méthodes pour soutirer un maximum d’argent aux clients amoureux.
Il y a la fameuse blague entre expatriés, de la femme qui demande à son petit ami de l’aider car le buffle de sa famille dans le nord-est tombé malade.
Le client amoureux, une fois de retour chez lui peut recevoir de nombreux appels de détresse de sa copine pour lui annoncer un accident ou une maladie d’un membre de sa famille qui nécessitent un envoi rapide d’argent pour payer les frais d »hôpitaux.
J’ai rencontré ainsi un jour, dans le nord-est de la Thaïlande, un couple anglo-thaï, et le jeune petit ami m’avait expliqué que sa copine était mariée à un homme plus âgé et avait de nombreux amants qui lui envoyaient de l’argent tous les mois.
Et une personne amoureuse n’est souvent plus maître de son comportement alors que les filles qui voient défiler de nombreux clients, peuvent simuler l’amour, mais gardent les pieds sur terre.
Et cela n’arrive pas qu’aux étrangers, un jour, j’ai assisté aux remontrances d’une jeune thaïlandaise à son père, ce dernier avait dépensé beaucoup d’argent pour une femme de karaoké qui l’avait embobiné et il n’en menait pas large devant sa fille en colère.
J’ai connu aussi un jeune français en couple avec une femme rencontré dans un gogo bar, et qui était sans aucun doute, une accro au yabaa.
Il avait cédé à toutes ses crises de colère, avait acheté une voiture et payait une maison à crédit avec un fort taux de commission.
Un jour, il nous a raconté (dans un bar francophone dans le nord du pays), qu’il n’en pouvait plus d’elle et de ses crises, mais qu’il ne pouvait pas la quitter, car il avait acheté trop de choses et ne pouvait pas tout perdre.
Et connaissant sa situation, on a été plusieurs à lui conseiller de partir, quitte à tout perdre, plutôt que de rester dans une situation qui ne pouvait qu’empirer.
Enfin quand on vit en Thaïlande, on rencontre de nombreuses victimes de femme thaïlandaise, d’hommes qui ont tout perdu et pas seulement avec des filles de bar, cela peut aussi arriver à des couples qui se sont rencontrés via Internet ou d’une façon plus normale dans le pays.
La prostitution en 2019 – 2020
Les différents lieux de prostitution attirent de moins en moins de monde, ce qui est dû à la hausse du baht.
Des hauts lieux de la prostitution en Thaïlande, comme Pattaya, font face à une crise, les touristes sont moins nombreux et sortent moins souvent pour faire la fête dans les quartiers chauds.
Prostitution en Thaïlande pendant la pandémie
Les bars et lieux de divertissements ont été fermés, la plupart des salons de massage aussi.
De nombreuses prostituées sont retournées dans leurs provinces natales et se sont reconverties.
Pour autant, la prostitution n’a pas disparu, elle continue via Internet ou des applications de rencontre mobiles.
De nombreuses masseuses qui proposaient des relations intimes dans des salons de massage se sont misent à leur compte et offrent un service de massage à domicile.
Mise à jour de l’article au 12 mars 2023
Aujourd’hui, avec le retour des touristes, les bars et les salons de massage ont réouvert.
Si vous voulez rencontrer une thaïlandaise autrement que dans des bars :
Quel est le meilleur site de rencontre thaïlandais ?
Pour séduire une thaïlandaise, quel que soit son métier, il est important de connaître les coutumes du pays :
À faire et ne pas faire en Thaïlande, les choses indispensables à connaître
Source : theculturetrip.com – factsanddetails.com – Wikipedia ; Photos : pozitiffchik com