Toutes les étapes de la vie de Bouddha, sa naissance, son illumination, sa mort et comment son enseignement s’est ensuite répandu dans le monde.
Sommaire
Présentation
La naissance de Bouddha
Vie au palais et mariage
Découverte de la souffrance
Renonciation et ascétisme
Éveil du Bouddha
Enseignement de Bouddha
Personnalité et caractère du Bouddha
Caractéristiques physiques de Gautama Bouddha
Gautama Bouddha dans l’Hindouisme, l’Islam et le Christianisme
Bouddha, saint chrétien !
Documentaire sur la vie de Bouddha
Quelques enseignements du Dharma
Présentation
Le Bouddha, dont le nom personnel était Siddhattha et le nom de famille Gotama, vivait dans le Nord de l’Inde au VIeme siècle av. JC.
Son Père, Suddhodana, gouvernait le royaume des Sakya (dans le moderne Népal).
Sa mère était la reine Maya (Māyādevī).
Le Bouddha « l’Éveillé », Siddhārtha Gautama est aussi appelé Shakyamuni « sage des Śākyas »
On dit parfois le Bouddha Shakyamuni pour le distinguer des autres Bouddhas.
La naissance de Bouddha
Il naquit à Lumbinî, sur la route de Kapilavastu, la capitale du clan familial, dans l’actuel Teraï népalais.
Les récits de la naissance de Siddharta sont remplis de détails mythiques : sa mère Maya (dont le nom signifie « illusion ») l’aurait conçu en songe, pénétrée au sein par un éléphant blanc à six défenses.
Elle aurait enfanté debout, accrochée à une branche d’arbre, tandis que les divinités brahmaniques faisaient pleuvoir des pétales de fleurs sur elle.
Sitôt sorti du flanc de sa mère, l’enfant se serait mis debout et aurait « pris possession » de l’Univers en se tournant vers les quatre points cardinaux, puis aurait fait sept pas vers le nord.
Māyādevī serait morte une semaine plus tard, confiant son fils à sa sœur et coépouse Mahāprajāpatī Gautamī.
Le sage Ashita, ancien gurû de Śuddhodana (le père de Bouddha) et alors ermite dans l’Himalaya.
Il aurait vu grâce à ses pouvoirs, la naissance de Siddharta et vint lui-même examiner l’enfant, sur le corps de qui il reconnut les marques d’un bouddha.
Lors du choix du prénom au cinquième jour, huit brahmanes éminents étaient présents ; sept prédirent que l’enfant serait soit un grand roi soit un ascète, mais le plus jeune, Kondañña, vit aussi clairement qu’il était le prochain bouddha.
Le prénom qui lui fut donné n’est pas spécifié dans les récits de la cérémonie.
Vie au palais et mariage du prince Siddharta
Certains textes du canon pali prétendent qu’il connut sa première expérience de méditation et atteignit le premier degré de la jhana (états de concentration, méditation) alors qu’il n’était encore qu’un jeune enfant, assis sous un jambu lors d’une cérémonie de labour effectuée par son père.
D’autres textes situent l’événement plus tard dans sa vie.
Selon les Jatakas, c’est à seize ans qu’il épousa la jeune princesse Yaśodharā qui lui donnera un fils, Rāhula.
Selon André Bareau, la mère de Rahula était ignorée des quatre premiers Nikayas et des Agamas, mais sa légende s’est développée avec de nombreux détails à partir du Ier siècle av. J.-C.
le Bouddha aurait passé ses vingt-neuf premières années dans le respect de l’hindouisme et entraîné au maniement de l’arc comme un vrai kṣatriya (caste des guerriers), mais pourtant tenu à l’abri de la vue de la souffrance et de la mort, et même maintenu selon certaines versions dans l’enceinte du palais familial.
Les brahmanes lui ayant prédit un avenir de roi ou d’ascète avaient en effet recommandé à son père de prendre cette précaution s’il voulait éviter que la deuxième option ne se réalise.
Śuddhodana espérait bien sûr que son fils deviendrait un roi et pensait qu’une vie de facilité l’empêcherait de réfléchir aux difficultés et à la souffrance.
Le prince Siddharta découvre la souffrance
Le jeune prince Siddharta vivait dans son palais pourvu de tout le luxe mis à sa disposition.
Mais il se retrouve confronté avec la réalité de la vie et de la souffrance de l’humanité et décide alors de trouver une solution.
Les Quatre rencontres qui changèrent la vie du futur Bouddha
La rencontre avec un vieillard lui fait prendre conscience de la souffrance du temps qui passe et de la déchéance du corps vieillissant.
La rencontre avec un malade lui apprend que le corps souffre aussi indépendamment du temps.
La rencontre avec un cadavre que l’on menait au bûcher lui révèle la mort dans tout son caractère sordide.
Enfin, la rencontre avec un ermite lui montre ce que peut être la sagesse.
Selon diverses sources du canon, après la première rencontre, il fait part de son étonnement à son cocher Channa, qui l’emmène hors du palais où il découvre les autres signes et prend pleine conscience des multiples facettes de la souffrance.
Il décide alors de trouver une solution pour y mettre fin.
Renonciation et ascétisme du prince Siddharta
A l’âge de vingt-neuf ans, peu après la naissance de son fils unique, Rahula, il abandonna son royaume et devint un ascète en quête de solution.
Selon la tradition pâli, c’est une nuit de pleine lune du mois d’āsālha (juillet) qu’il quitte le royaume de Kapilavastu sur son cheval Kanthaka accompagné de son cocher Channa, les quatre gardiens célestes étouffant le galop et le hennissement du cheval pour que personne ne s’aperçoive de rien.
Pendant six ans l’ascète Gotama erra dans la vallée du Gange, rencontrant des maîtres religieux célèbres, étudiant et suivant leurs systèmes et méthodes et se soumettant à de rigoureuses pratiques ascétiques
Il eut pour maître le brahmane Arada Kalama, mais ce qu’il apprit – maîtriser le septième dhyāna, la sphère du néant – ne lui sembla pas suffisant.
Il se rendit à Rajagriha et prit comme second maître Udraka Ramaputra, qui lui enseigna le huitième dhyāna, la sphère de ni perception ni non-perception.
Là encore, le Bouddha estima ne pas avoir trouvé la voie vers le Nirvana.
Pendant six ans, il pratiqua les austérités avec cinq autres ascètes méditants, dont Kondañña qui l’avait identifié comme futur bouddha à sa naissance.
Affaibli par son abstinence, il faillit un jour se noyer durant un bain.
Constatant que ces pratiques ne l’avaient pas mené à une plus grande compréhension du monde, il décida de trouver une autre voie.
Il se remémora alors l’épisode passé où il avait atteint la première jhāna (illumination) sous un jambu.
Il décida de délaisser les austérités extrêmes et de se concentrer sur la méditation, traçant la voie moyenne qui consiste à nier les excès, refuser le laxisme comme l’austérité excessive.
Ses compagnons pensèrent qu’il délaissait la pratique et l’abandonnèrent.
L’éveil du Bouddha
Dans la même journée, méditant sous un banyan à Uruvelā près de Bodh-Gaya, il met fin à ses mortifications en acceptant un bol de riz au lait des mains de la villageoise Sujāta.
Ensuite, après un bain rituel et une après-midi de méditation dans un bois de sals, il va s’asseoir sous un pipal et fait le vœu de ne pas bouger de cette place avant d’avoir atteint la vérité ultime.
Plusieurs versions légendaires racontent comment Māra, démon de la mort et des passions, effrayé du pouvoir que le Bouddha allait obtenir contre lui, tente de le sortir de sa méditation en lançant des hordes de démons effrayants contre lui.
En fait le combat avec Mara peut aussi être assimilé au combat mental de Bouddha, contre les mauvaises pensées, contre les désirs et la déconcentration.
Mais les attaques de Mara sont vaines : c’est avec le geste souvent représenté dans l’iconographie de « prise de la terre à témoin » de ses mérites passés (bhûmisparshamudra) que Siddhārtha les repousse, niant simplement les présences démoniaques sans les combattre, en toute sérénité.
Il peut ainsi poursuivre sa nuit de méditation et accède à l’éveil à l’aube.
Les quatre à sept semaines suivantes, selon les versions, voient le retour sporadique de Māra et de ses filles séductrices, toujours sans effet.
Le Bouddha médite dans différents endroits, dont un abri constitué par le corps du roi naga Muchalinda.
En effet, une terrible averse eut lieu, mettant en crue le lac voisin.
Tout à sa méditation sous un arbre, le Bouddha ne s’en aperçut pas et continua de méditer en dépit du danger.
Muchalinda, le roi-nâga vivant dans l’arbre ou le lac, le suréleva ou l’entoura de sept anneaux et l’abrita de la pluie grâce à ses sept capuchons.
C’est ainsi qu’un soir, assis sous un arbre (connu depuis comme l’arbre-Bodhi ou Bo, « l’arbre de la sagesse ») sur la rive du fleuve Neranjara, à Bouddha-Gaya (près de Gaya, dans le moderne Bihar), âgé de trente-cinq ans, Gotama atteignit l’Eveil, après quoi il fut connu comme le Bouddha, « l’Eveillé ».
Devenu Gautama Bouddha, il hésite à enseigner, se demandant si une telle parole sera entendue.
La tradition fait intervenir un Nâga qui le convainc de faire profiter l’humanité de sa connaissance.
Dans une autre légende bouddhiste, un Nâga qui a pris l’apparence d’un homme, tente de suivre l’enseignement et Bouddha le découvre et lui explique alors que cet enseignement n’est que pour les hommes.
Le Nâga lui demande alors une faveur : que tous ceux qui veulent suivre son enseignement soit appelé Nâga avant de devenir moine et le Bouddha aurait accepté.
C’est pourquoi, en Thaïlande les candidats à l’ordination sont d’abord appelé « nak » Nâga.
Bouddha prêcha son premier sermon à un groupe de cinq ascètes, ses anciens compagnons, dans le parc des Gazelles à Isipatana (moderne Sarnath) près de Bénarès.
Dans le premier sermon de Gautama, la mise en mouvement de la roue de la loi, il énonce les quatre nobles vérités.
Il affirme qu’il a réalisé l’éveil ou la compréhension totale de la nature et des causes de la souffrance humaine et des étapes nécessaires à son élimination.
Cette illumination, possible pour tous les êtres, s’appelle la bodhi et donne son nouveau nom à Siddhārtha : celui qui a atteint la bodhi est un Bouddha.
Gautama Bouddha a bien insisté sur le fait qu’il n’était ni un dieu, ni le messager d’un dieu et que l’illumination n’était pas le résultat d’un processus ou d’un agent surnaturel, mais plutôt le résultat d’une attention particulière à la nature de l’esprit humain, et qu’elle pourrait être redécouverte par n’importe qui pour son propre profit.
Deux interprétations différentes de cette affirmation départagent le bouddhisme ancien et le bouddhisme Mahāyāna.
La première est qu’il est possible à chacun, en tant qu’auditeur de l’enseignement de Gautama, d’atteindre l’éveil et de sortir du Samsara.
La deuxième est que tout être sensible possède en lui la nature de Bouddha (tathāgatagarbha), véritable nature de l’esprit, appelée parfois « graine d’éveil ».
Cette interprétation, qui postule l’existence d’une nature universelle ontologique ou transcendante, est rejetée par le théravāda orthodoxe.
L’enseignement de Bouddha
Depuis ce jour, pendant quarante-cinq ans, Bouddha enseigna à toutes les classes d’hommes et de femmes– roi et paysans, brahmanes et hors-castes, banquier et mendiants, religieux et bandits – sans faire la plus petite distinction entre eux.
Et dans la religion bouddhiste, on ne demande pas de croire bêtement, le Bouddha Sakyamuni a dit à ses disciples :
«N’acceptez pas mes enseignements sans les avoir vraiment étudiés.
Si l’on vous donne une pépite d’or, vous allez naturellement vérifier de toutes les façons possibles, si c’est vraiment de l’or.
De la même façon, agissez ainsi avec mes enseignements pour reconnaître leur validité et les accepter.»
Le « Discours de Bénarès », premier enseignement public du Bouddha
La Doctrine (Dharma) a été exposée par le Bouddha dans un enseignement connu sous le nom de « Quatre Nobles Vérités ».
C’est le principal enseignement de son premier discours public, à Bénarès, peu de temps après son Éveil.
Il se présente comme un exposé médical :
1ere Vérité : le symptôme – l’insatisfaction est inhérente à l’existence humaine ;
2e Vérité : le diagnostic – cette insatisfaction trouve son origine dans l’ignorance et le désir d’appropriation, propre à l’ego ;
3ème Vérité : la thérapeutique – il existe un état de santé où, l’ignorance étant abolie, le désir ne s’exprime pas et ne donne pas naissance à l’insatisfaction ;
4ème Vérité : le remède – pour retrouver cet état de santé, il convient de suivre une Voie (une discipline de vie déclinée en huit « branches » : « l’Octuple Noble Sentier ») qui met fin à l’ignorance et au désir.
Si le constat dressé par le Bouddha semble pessimiste (toute existence est soumise à l’insatisfaction), son enseignement, lui, est optimiste puisqu’il affirme que chacun peut retrouver la santé, où toute insatisfaction est abolie.
Pour parvenir à retrouver la santé (sa propre « nature de Bouddha »), il faut s’adonner à l’étude et à l’entraînement.
Les trois premières « Vérités » invitent à l’étude, qui permet de comprendre l’origine de l’insatisfaction (la nature de l’esprit et des phénomènes), explique pourquoi notre expérience habituelle est « erronée » et proclame la possibilité de mettre fin à l’Ignorance.
Ces trois premières « Vérités », développées, expliquées et commentées, constituent la doctrine.
La quatrième « Vérité » préconise l’entraînement par l’application concrète de méthodes aptes à transformer l’expérience habituelle en expérience d’éveil, libre de toute déformation et confusion.
Cette quatrième « Vérité » expose les principes qui donneront naissance aux différentes formes de la pratique.
La doctrine enseignée par Bouddha
Le Bouddha commence par exposer « notre » vision de la réalité, puis il en propose une analyse nouvelle et, finalement, enseigne comment parvenir à voir les choses comme il les voit lui-même, c’est-à-dire « telles qu’elles sont »…
Le « Soi » et l’ego
Dans notre expérience habituelle, nous considérons le monde et ses phénomènes, notre corps et notre esprit, ou encore nos sentiments et nos idées… comme s’ils étaient en relation entre eux mais foncièrement indépendants les uns des autres et comme façonnés sur des modèles – ce qu’on appelle une « essence », un « Soi ».
Pour expliquer la variété du monde, on imagine que chaque individu, chaque phénomène n’est en fait qu’une sorte de « variation » sur le thème de ce « Soi » : cheval, arbre, pluie, montagne, étoile, colère, liberté, amour…
En ce qui concerne notre esprit, nous croyons fermement en l’existence d’un « ego » (âtman), insubstantiel et permanent, qui, à travers le corps, appréhende le monde, éprouve des sentiments, raisonne, conçoit des idées.
L’ego, encore plus que le corps, est ce qui nous semble constituer notre personnalité, notre individualité, ce qui nous appartient en propre.
L’impermanence et la souffrance
A chaque instant de notre vie, nous pouvons constater que tout, dans la nature, est soumis à la mort.
Tout ce qui apparaît, disparaîtra un jour ou l’autre.
C’est aussi le cas de notre propre corps, comme pour tous les êtres vivants et toutes les choses matérielles.
C’est aussi le cas pour nos sentiments et nos idées : comme les étoiles ou les montagnes, notre amour apparaît un jour et un jour disparaîtra, et nous changeons d’idées et d’opinions.
C’est cette impermanence qui nous fait souffrir.
Parce que nous constatons que tout meurt – tout ce qui, pour nous, a un « Soi » – nous craignons que notre propre ego soit, lui aussi, mortel !
Mais il en va des choses comme de l’ego : rien n’existe « en Soi », indépendamment.
Tout – y compris notre ego – naît et meurt. C’est parce que nous refusons cette réalité des choses, « telles qu’elles sont », parce que nous entretenons l’illusion de l’existence d’un « Soi », que nous souffrons.
Karma et renaissance
Dans notre vie quotidienne, tous nos actes (karma) dépendent étroitement de cette vision des choses : nos actions, nos réactions, nos désirs et nos craintes sont déterminés par cette croyance en l’ego.
C’est pour l’entretenir, le protéger et le développer que nous agissons ou réagissons, en fonction de nos idées et de nos sentiments ou des événements extérieurs.
A chaque fois que quelqu’un ou quelque chose nous semble le mettre en cause, nous agissons comme pour bien nous prouver à nous-même que nous existons, que cet ego existe.
Chacun de nos actes, ainsi, naît de cette intention de prouver son existence et, une fois l’acte passé, nous nous réjouissons de l’avoir prouvée.
Chaque fois que notre ego est en danger de mort, nous faisons tout pour le faire renaître, pour le maintenir en vie…
C’est la croyance en l’ego qui nourrit l’intention de chacun de nos actes et c’est l’attachement au résultat de ces actes qui entretient notre croyance en l’ego.
Chaque acte entraîne ainsi une « nouvelle naissance » – une renaissance – de l’ego.
L’interdépendance
Mais, en fait, tous les phénomènes n’existent qu’en inter-dépendance.
Les objets physiques sont des composés.
Comme la montagne est un agrégat de pierre, de terre et de résidus végétaux ou animaux, notre corps est composé de cellules qui nous viennent de nos parents, de la nourriture que nous ingérons, de l’air que nous respirons.
Nos perceptions, elles aussi, sont « composées ».
Elles sont le résultat combiné de l’existence des objets extérieurs, de leur contact avec notre corps, de l’impression qu’ils laissent sur nos sens et de l’interprétation qu’en fait notre cerveau.
Nos idées, de même, sont composées.
Elles dépendent de l’éducation que nous avons reçue, de notre perception du monde extérieur, des événements que nous avons vécus, des idées que d’autres personnes ont exprimées.
Et notre ego – l’idée que nous avons de nous-même – est une idée comme une autre…
La vacuité et l’esprit
La réalité nous apparaît comme une relation de dualité : il existerait un sujet (l’ego) qui expérimenterait des objets (les phénomènes extérieurs).
Selon le Bouddha, cette réalité « objective » n’existe pas, il s’agit d’une illusion.
C’est elle qui entretient le désir et la souffrance.
En fait, les phénomènes que nous expérimentons dans notre vie quotidienne n’existent pas « en Soi », indépendamment de l’expérience que nous en faisons.
Ils n’ont d’existence que « relative ». C’est ce que peut nous faire comprendre l’étude des enseignements du Bouddha.
En réalité – la réalité « absolue » – tous les phénomènes sont « vides » parce qu’ils n’existent qu’en inter-dépendance.
C’est ce qu’on appelle la « vacuité » des phénomènes (shunyata) et c’est cette vacuité que l’on peut expérimenter dans la pratique de la méditation.
Voir aussi : Apprendre à méditer
Il ne s’agit pas alors d’une expérience vécue par l’ego, dans le désir et l’attachement, mais d’une connaissance directe et intuitive de la réalité, « telle qu’elle est », vécue par l’Esprit, notre « nature de Bouddha ».
La pratique
La « pratique » regroupe différents « entraînements » et « exercices spirituels » que les disciples du Bouddha mettent en œuvre pour vérifier, par leur propre expérience personnelle, la véracité des enseignements et leur efficacité, en vue de progresser sur la voie spirituelle et d’atteindre ainsi son but : l’Eveil et la Libération.
En quoi consiste la pratique ?
La pratique se définit comme un ensemble de moyens mis à la disposition des disciples pour faciliter et rendre possible l’expérience directe et individuelle de la Réalité.
Chacun est invité à en vérifier l’efficacité par lui-même mais, s’il est mis à la disposition de tous, il n’est efficace que s’il est mis en pratique et cette vérification n’est possible que dans la mesure où le disciple s’engage lui-même individuellement, qu’il dispose ou développe les capacités requises et qu’il suit strictement et fidèlement la méthode proposée.
L’Octuple Noble Sentier
Exposée dans la Quatrième Noble Vérité, la Voie – ou Chemin – se présente en huit catégories (Octuple Noble Sentier), regroupées sous trois rubriques :
sîla, la conduite éthique, samâdhi, la discipline de l’esprit, et prajñâ, la sagesse « intuitive » (pour la distinguer de la sagesse intellectuelle).
Sîla permet d’agir dans le domaine du samsâra, de réduire le karma « négatif » et de développer le karma « positif », afin de créer un environnement favorable à la pratique, la sienne et celle des autres.
Elle comprend trois catégories : parole juste, action juste et moyens d’existence justes.
Samâdhi permet à chacun, individuellement, de calmer l’esprit, de connaître et de maîtriser son fonctionnement et ses « pouvoirs ».
Il comprend l’effort juste, l’attention juste et la concentration (ou recueillement) juste.
C’est ce qu’on appelle généralement, en Occident, la « méditation ».
Prajñâ est l’accès à la réalité ultime, et son développement augmente d’autant que l’attachement diminue.
Elle est issue de l’écoute, de la réflexion personnelle et de la mise en pratique des enseignements.
Elle consiste en pensée juste et compréhension juste.
La base de la pratique est donc la discipline.
Elle porte sur le comportement extérieur, les actions physiques et verbales, mais aussi la pensée intérieure et donc, participe directement à l’entraînement à la méditation.
Et la méditation, à son tour, soutient la discipline…
Le Bouddha fonda la communauté des moines et des nonnes bouddhistes (le sangha) pour perpétuer ses enseignements après sa disparition.
La mort du Bouddha
A l’âge de 80 ans, le Bouddha mourut à Kusinara (dans le moderne Uttar Pradesh).
Il expira en méditant, couché sur le côté droit, souriant : on considéra qu’il avait atteint le parinirvāṇa, la volontaire extinction du soi, complète et définitive.
Les derniers mots du Bouddha sont :
« Toutes les énergies constructrices sont impermanentes ; travaillez efficacement sans relâche ; soyez d’intention bien concentrée ; surveillez la pensée ! »
Après sa mort s’exprimèrent des divergences d’opinions qui, en l’espace de huit siècles, aboutirent à des écoles très différentes.
Quatre conciles se tinrent successivement jusqu’au IIIe siècle ap. J.-C. pour tenter de définir les textes essentiels communs à tous les bouddhistes, indépendamment de leur ordre.
Ce furent à chaque fois des échecs : on retint donc les principes essentiels : les quatre Nobles Vérités et les trois joyaux.
Et il y a donc aujourd’hui différentes formes de Bouddhisme, le Dalaï Lama, contrairement à ce que certains pensent n’est pas le chef religieux de tous lesbouddhistes, maiss un représentant du bouddhisme tibétain qui est très différent du bouddhisme Theravada pratiqué en Thaïlande.
Personnalité et caractère du Bouddha
Le Bouddha présenté dans les écritures bouddhistes possède les traits caractéristiques suivants :
- une éducation achevée et une formation dans les domaines appropriés à un guerrier aristocrate, tels que les arts martiaux, la gestion des domaines agricoles, et la littérature, mais également une compréhension profonde des idées religieuses et philosophiques de sa culture et de son temps.Siddhārtha Gautama était un homme sportif, compétent en arts martiaux tels que la lutte et le tir à l’arc, et qui pouvait parcourir des kilomètres sans difficulté et camper dans la nature sauvage.Les images du gros « Bouddha gai » ou Bouddha riant ne sont pas des représentations de Siddhārtha Gautama ;
[symple_spacing size= »30″] - un enseignant idéal, qui trouve toujours la métaphore appropriée, et qui adapte à la perfection son message à son auditoire, quel qu’il soit ;
[symple_spacing size= »30″] - courageux et serein en toutes circonstances, aussi bien lors d’une discussion religieuse, que face à un prince parricide, ou à un meurtrier.Toutefois, il se laisse emporter par l’exaspération lorsqu’il constate que des moines déforment ses enseignements ;
[symple_spacing size= »30″] - modéré dans tous les appétits corporels, il connaît une vie de célibat de l’âge de vingt-neuf ans jusqu’à sa mort.Il est aussi indifférent à la faim qu’aux rigueurs du climat.
Caractéristiques physiques de Gautama Bouddha
Bien que les représentations de Gautama furent un premier temps symboliques, ne le représentant sous forme humaine qu’à partir du Ier siècle, ses caractéristiques physiques sont décrites dans le Canon en pāli.
Le Bouddha est présenté comme grand, robuste et de belle apparence.
Ses yeux sont bleus, sa peau dorée, ses oreilles anormalement allongées.
Il aurait demandé à ses disciples de ne pas être représenté sous forme de statue ou image pour ne pas être idolâtré, seul son enseignement devait rester.
Mais les hommes étant ce qu’ils sont, on connaît la suite…
Bouddha dans l’Hindouisme, l’Islam et le Christianisme
En Inde, tous les lieux associés à la vie du Bouddha sont toujours des centres de pèlerinage, non seulement pour les bouddhistes, mais aussi pour les hindous de tous les milieux, car, en tant qu’avatar de Vishnou, on le considère comme un grand gourou « maître spirituel ».
Dans les textes musulman et chrétien on retrouve la vie de Barlaam et Josaphat ou Joasaph, c’est une vie légendaire du Bodhisattva Siddhartha Gautama, un récit bouddhiste en sanskrit.
Cette Vie du Bodhisattva a donné naissance à un très grand nombre de versions en différentes langues parlées au Ier millénaire dans l’espace indo-perse.
L’histoire de ce récit légendaire a pu être retracée depuis un texte du bouddhisme mahāyāna en sanscrit datant du IIe ‑ IVe siècle, jusqu’à une version manichéenne, qui a ensuite trouvé sa place dans la culture musulmane en langue arabe sous le nom de Kitab Bilawhar wa-Yudasaf (Livre de Bilawhar et Yudasaf), texte bien connu dans le Bagdad du VIIIe siècle.
Elle est ensuite traduite en géorgien au IXe ou Xe siècle, où elle est alors christianisée.
Cette version chrétienne est ensuite traduite en grec au Xe ‑ XIe siècle par saint Euthyme l’Hagiorite (en) puis en latin au milieu du XIe siècle.
À partir du XIIIe siècle, La Légende dorée, livre en français de Jacques de Voragine en assure la plus grande diffusion.
Des attestations de la légende en sogdien incitent certains auteurs à penser à une provenance d’Asie centrale.
Bouddha, saint chrétien !
Dans la version chrétienne, le roi Abenner ou Avenier d’Inde persécutait l’Église fondée dans son royaume par l’apôtre Thomas.
Lorsque les astrologues ont prédit que son propre fils serait un jour chrétien, Abenner a pris le jeune prince Ioasaf (Josaphat) et l’a isolé de tout contact extérieur.
Malgré cet enfermement, Josaphat a rencontré l’ermite saint Barlaam et s’est converti au christianisme. Josaphat a gardé sa foi, même face à la colère de son père ou à ses tentatives pour le convaincre.
Finalement Abenner s’est lui même converti, a remis son trône à Josaphat, et s’est retiré dans le désert pour devenir un ermite.
Josaphat lui-même plus tard, abdiquera et se cachera avec Barlaam son ancien professeur.
Au Moyen Âge, Barlaam et Josaphat ont tous les deux été considérés comme des saints chrétiens et inclus au XVIe siècle dans les éditions du Martyrologe romain.
Ils figurent dans le calendrier de l’Église orthodoxe de Grèce à la date du 26 août et figuraient dans celui de l’Église catholique romaine le 27 novembre.
Dans la tradition slave de l’Église orthodoxe orientale, les deux saints sont commémorés le 2 décembre (19 novembre du calendrier julien).
Documentaire sur la vie de Bouddha
https://www.youtube.com/watch?v=LDr1VYQg5Z4
Quelques enseignements du Dharma
Juste quelques magnifiques enseignements de sagesse, à méditer.
https://www.youtube.com/watch?v=-nERxnVNnsI
Un livre conseillé pour en savoir plus
Aujourd’hui, il y a de nombreux courants dans le bouddhisme et différents enseignements qui s’éloignent parfois beaucoup de l’enseignement originel.
Si vous voulez en savoir plus sur le véritable enseignement de Bouddha je vous conseil de lire ce livre, l’essentiel y est et les plus courageux ou les plus sages peuvent certainement atteindre l’illumination avec :
« L’enseignement du Bouddha d’après les textes les plus anciens » de Walpola Rahula
» Le révérend Rahula a reçu selon toutes les règles la formation traditionnelle d’un moine bouddhiste à Ceylan.
Paul Demiéville
Voir aussi :
Le Bouddhisme Theravada
Représentation de Bouddha, le gros et le maigre
Le Bouddhisme et la politique