Les Lisus font partie des nombreuses tribus montagnardes qui vivent dans le nord-ouest de la Thaïlande.
C’est un groupe ethnique que l’on retrouve aussi en Chine, au Myanmar (Birmanie) et dans l’état indien de l’Arunachal Pradesh.
Leur origine est probablement la partie orientale du Tibet.
On compte 30 000 Lisus en Thaïlande et 250 000 dans l’État de Kachin, en Birmanie.
Menu
Histoire du peuple Lisu
Selon les témoignages et des légendes, les ancêtres du peuple Lisu vivaient le long des rives de la rivière Jinsha et furent soumis aux deux puissantes tribus « Wuden » et aux « Lianglin ».
Après le XIIe siècle, le peuple Lisu passa sous l’administration préfectorale de Lijiang de la dynastie Yuan, puis de la dynastie Ming.
Couple Lisu, illustration d’un manuscrit birman, vers 1900
Durant les années 1820, le gouvernement Qing envoya des émissaires à Lijiang, Yongsheng et Huaping, où Les Lisus vivaient en communauté importante, pour remplacer les chefs héréditaires Naxi et Bai.
Cela transforma le système seigneurial féodal et permit un meilleur contrôle de la cour des Qing sur les Lisus et les autres minorités ethniques.
Pendant longtemps, les Lisus furent opprimés et eurent des conditions de vie misérables, ce qui les conduisit à mener de nombreuses luttes contre leurs oppresseurs.
Les Lisus commencèrent à émigrer hors de Chine au XXe siècle.
Les coutumes du peuple Lisu
Les villages Lisus sont en général établis près des rivières, l’eau ayant des pouvoirs particuliers.
Ils possèdent deux types de maisons :
- Certaines avec une structure en bois, les quatre côtés étant formés de pièces de bois de 12 pieds de long, le toit étant fait de planches, ressemblent à des boîtes.
- D’autres ont une structure de bambou, supportée par 20 ou 30 pieux avec un toit en chaume ou en bois. Au centre de la maison, il y a l’âtre.
Traditionnellement, les Lisus vivent de l’agriculture, cultivant du riz, des fruits et des légumes.
En dehors de Chine ils ont aussi cultivé le pavot pour produire de l’opium, bien que cette pratique tende à disparaître en raison des pressions internationales.
Malgré cela une petite proportion de Lisu consomme toujours de l’opium.
L’esclavage a existé dans la région de la rivière Nujiang entre le XVIe siècle et le XXe siècle.
Les esclaves étaient considérés comme membres de la famille ou «enfants adoptés».
Ils vivaient, mangeaient et travaillaient avec leurs maîtres et pouvaient racheter leur liberté.
Les maîtres pouvaient acheter ou vendre des esclaves, mais n’avaient pas le droit de vie ou de mort sur eux.
En général, les femmes portent des tuniques colorées qui leur tombent aux genoux avec une ceinture noire, et des pantalons bleus, noirs ou verts.
Les manches et les poignets sont brodés de bandes étroites bleues, vertes et jaunes.
Les hommes portent des pantalons amples, souvent en couleurs voyantes, et des chemises plutôt occidentales.
La langue du peuple Lisu
La langue des Lisus appartient au groupe dit « lolo-birman » de la branche tibéto-birmane des langues sino-tibétaines.
En Chine, une forme écrite a été construite en 1957.
Les Lisus de Thaïlande ont leur propre langage qui s’est développé depuis des décades et qui a adopté des mots des langages de leur pays d’adoption.
Cela rend difficile la communication entre Lisu de pays voisins.
Les Lisus de Thaïlande n’ayant pas de langue écrite, ils se passent leur histoire de génération en génération sous la forme d’un chant.
Aujourd’hui, le chant est si long qu’il peut prendre plus d’une semaine à chanter.
Vidéo sur le peuple Lisu
wikipedia ; Photos : femme Lisu 1 : ben339234 ; femme Lisu 2 : Steve Evans ; Photo village Lisu : Gunther Hagleitner