Les quatre énigmes raconte l’histoire d’un roi qui avait une vision un peu trop naïve à propos des femmes qu’il considérait comme parfaites
Il était une fois un jeune roi qui avait une confiance aveugle dans les femmes. Que pouvait-il exister, se disait-il, de plus pur et de plus vertueux ?
Un jour, lors d’une promenade à cheval, il rencontre un couple de bûcherons qui se prosternent aussitôt devant lui.
Toujours soucieux de savoir comment se déroule la vie de ses sujets, il demande à l’homme comment il dépense l’argent qu’il gagne.
– Je le divise en quatre parties, répond l’homme.
J’enterre la première, je donne la seconde à mes créanciers, je jette la troisième dans la rivière, et enfin je donne la dernière part à mes ennemis.
Intrigué par ces paroles énigmatiques, le roi descend de cheval et prend le bûcheron à part pour qu’il s’explique.
– Ce que j’ai voulu dire, mon roi, c’est que je dépense le premier quart en aumônes.
Je donne le second quart à mes parents, je perds le troisième au jeu, et enfin je donne le quatrième à ma femme.
Le roi perçoit la sagesse des trois premiers commentaires, mais il ne peut être d’accord avec le dernier.
Il prend néanmoins note de ces réponses et fait jurer au bûcheron de ne jamais les répéter à personne d’autre.
Revenu au palais, il édicte aussitôt un décret comme quoi il offrira une pépite d’or à celui qui saura résoudre les quatre énigmes.
Les jours se succèdent alors, voyant affluer au palais des candidats venus de tout le royaume et même d’ailleurs, mais les solutions restent mystérieuses.
Pendant ce temps la femme du bûcheron, qui a eu connaissance du décret et se souvient de la rencontre avec le roi, supplie son mari de lui donner les réponses.
A force de cajoleries nocturnes, elle parvient à ses fins, même si son mari lui fait jurer de ne jamais les répéter à qui que ce soit.
Dès le lendemain, elle se précipite au palais et fournit les quatre bonnes réponses.
Mais au moment de lui donner la pépite, le roi la reconnaît et lui fait avouer que c’est bien son mari qui l’a renseignée.
Le roi fait aussitôt quérir le bûcheron pour le jeter en prison.
Cependant, lorsque le roi lui reproche sa trahison, l’homme fait remarquer que c’est bien là une preuve de la véracité de sa quatrième sentence.
Désarçonné, le roi le fait relâcher et décide de se méfier des femmes.
Fin
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